Mémoire master psychologie de Marion Delcour
Directeur de mémoire : Gilles Lafargue, Année 2008
Résumé : « Dix sujets suggestibles et dix sujets peu suggestibles, sélectionnés sur la base de leur score à l’échelle de susceptibilité hypnotique de Stanford, ont réalisé une tâche d’amorçage subliminale.
Ils devaient effectuer un choix forcé entre deux réponses, la réponse à fournir pouvant être fixée en fonction de la présentation d’une cible, ou libre.
A chaque essai, une amorce subliminale précédait le stimulus déclenchant la réponse fixée ou libre du sujet. Lorsque la réponse était fixée, l’amorce pouvait indiquer soit la même réponse que la cible (situation de congruence), soit la réponse alternative (situation d’incongruence).
La suggestion d’être influencé par l’amorce subliminale était donnée pour la moitié des essais.
Notre hypothèse était que non seulement l’amorce subliminale aurait un impact sur le choix des sujets mais que cet impact pourrait être amplifié par la suggestion, chez les sujets
suggestibles. Les résultats indiquent que les sujets répondent plus lentement et font plus d’erreurs en situation d’incongruence dans la tâche de réponse fixée. De plus ils répondent plus souvent et plus rapidement dans le sens de l’amorce subliminale, dans la tâche de réponse libre, montrant que l’amorce subliminale a bien influencé le choix des sujets. Dans la tâche de réponse libre, les sujets suggestibles sont plus rapides pour répondre dans le sens de l’amorce subliminale, lorsque la suggestion est donnée.
En revanche, la suggestion perturbe les réponses des sujets peu suggestibles qui répondent alors moins souvent dans le sens de l’amorce. De façon surprenante, la suggestion n’a aucun impact dans la tâche de réponse fixée. Notre hypothèse n’est donc qu’en partie vérifiée.
De plus, les sujets suggestibles sont moins sensibles à la situation d’incongruence, lorsque l’on considère le délai de réponse, et sont moins soumis à l’asymétrie manuelle (biais
positif à droite) que les sujets peu suggestibles. Ces résultats suggèrent que les individus suggestibles possèdent des capacités attentionnelles plus efficaces ainsi qu’une meilleure
flexibilité cognitive et que la suggestion ne pourrait avoir un impact que lorsqu’elle vise à mobiliser ces capacités dans le but de réduire le conflit (ici, la situation d’incongruence) et non pas de l’augmenter. »
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