Adeline BOSC – Thèse de médecine générale
sous la direction de François RAINERI à Paris – UNIVERSITÉ PARIS XI FACULTÉ DE MÉDECINE PARIS SUD
Résumé : « Aujourd’hui reconnue scientifiquement, l’hypnose est de plus en plus utilisée en médecine et notamment en médecine générale. Cette étude a été réalisée afin de mettre en évidence les représentations de l’hypnose chez les patients de médecine générale n’y ayant jamais eu recours. Il s’agissait d’une étude qualitative, basée sur des entretiens individuels semi-dirigés. Neuf patients âgés de 24 à 73 ans et provenant de l’Essonne, des Yvelines, de Loire-Atlantique ou du Morbihan ont été recrutés. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits puis étudiés selon la méthode de l’analyse de contenu afin d’obtenir des grilles de lecture qui ont ensuite été analysées et comparées. La saturation a été obtenue rapidement avec seulement 9 patients interrogés, car les représentations de l’hypnose se sont révélées très homogènes. Les représentations de l’hypnose misent en évidence étaient les suivantes : L’hypnose était une sorte de sommeil, l’hypnose entraînait une perte de contrôle et une soumission, il s’agissait d’un phénomène magique ou divin, il existait une amnésie sous hypnose, il pouvait y avoir des dangers à la pratique de l’hypnose comme le charlatanisme ou les dérives sectaires, l’hypnose était une discipline relevant plus des thérapies psychiques, l’hypnose ne fonctionnait pas sur tout le monde et l’hypnose n’était pas du ressort du médecin généraliste.
Malgré la ténacité de ces représentations, il a été mis en évidence une méconnaissance globale de l’hypnose médicale, entretenue par l’hypnose de spectacle et certains médias comme le cinéma et la littérature. Même si les représentations de l’hypnose étaient homogènes, cette étude a laissé apparaitre deux profils de patients différents, un profil « scientifique » et un profil « magico-religieux », avec des attentes différentes concernant l’hypnose. Il est également ressorti de cette étude que la confiance en la personne qui pratiquait l’hypnose devait être indispensable afin de soulager les angoisses émanant de toutes ces représentations. Les patients ayant confiance en leur médecin traitant, ils auraient été rassurés que ce soit leur médecin qui leur propose une séance d’hypnose ou qu’il leur donne des informations à ce sujet. »