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Hypnose et psychotraumatisme – Pratiques avancées

Interview de Christian Cheveau

L’IFH propose son premier cycle de « pratiques avancées » dans le champ du psychotrauma. Il s’agit de donner un socle solide de compréhension de ce qu’est le psychotraumatisme, ses manifestations et répercussions, et de proposer une formation avancée de l’hypnose dans ce champ. Présentation par l’un des formateurs, le Dr Christian Cheveau. 

Pourquoi s’occuper du psychotraumatisme dans notre société ?

Le plus souvent, l’existence d’un traumatisme psychique n’est envisagée que dans les situations de guerre ou de catastrophe. Or il s’agit d’une pathologie très fréquente en victimologie du quotidien. Lorsqu’elle est diagnostiquée, elle est le plus souvent assimilée à une dépression dite « réactionnelle » et traitée comme telle.
Il convient de distinguer la pathologie névrotique  et la pathologie traumatique, car le traumatisme psychique nécessite une prise en charge adaptée et spécifique.

La formation propose de se former à l’identification et à l’évaluation du pychotraumatisme, puis à votre méthode de prise en charge. Pouvez-vous nous la décrire en quelques mots ?

La singularité de ma méthode de prise en charge repose sur :

– Un protocole standardisé.

– La brièveté de la thérapie : 5 séances pour un trauma de type I

– L’utilisation d’une technique d’hypnose « généraliste » : elle est toujours la même quels que soient la nature du traumatisme psychique, son ancienneté, l’âge de la victime, sa capacité de résilience, ses ressources intellectuelles, ses capacité d’introspection, sa culture.

– la constance des résultats : disparition du syndrome de répétition traumatique et suppression ou très nette atténuation des symptômes d’accompagnement non spécifiques.

Votre travail a été évalué lors d’une recherche doctorale récente sur l’hypnose et le psychotraumatisme (menée par Marion Fareng). Quelles ont été les résultats concernant votre approche ?

Sur les 77 sujets évalués, l’échantillon que j’ai fourni à cette recherche doctorale correspond à 45% des sujets évalués.

74% des sujets ne suivaient pas de traitement médicamenteux.

60% avaient vécu un traumatisme intentionnel et 40% un traumatisme non intentionnel

63% présentaient un trauma de type I et 37% un trauma de type II*

Les résultats ont montré une diminution des symptômes de l’état de stress post traumatique, de dépression, d’anxiété et de dissociation avec maintien de ces améliorations 6 mois plus tard.

La formation donne également une place significative à la supervision. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

La supervision est essentielle pour permettre au thérapeute d’acquérir une anamnèse méthodique et rigoureuse afin de diagnostiquer les traumatismes psychiques masqués par un symptôme dominant de type névrotique ou par un diagnostic antérieur erroné.

Elle permet également de repérer et de résoudre les difficultés individuelles afin d’acquérir une réelle maitrise de la technique et d’en tirer toute son efficacité.

A la fin de cette « pratique avancée », les participants seront-ils pleinement autonomes quant à la méthode ?

Je pense que les participants auront très rapidement une bonne maitrise du diagnostic et de la méthode. La constance de l’efficacité de cette technique est très gratifiante et confère de l’assurance pour pratiquer l’hypnose. La pleine autonomie s’acquiert avec une pratique rigoureuse, d’où l’importance de la supervision.


Formation

Hypnose et psychotraumatisme


Pratiques avancées dans le champ du psychotraumatisme
Rentrée : 24 septembre 2016
Programme | Téléchargement en ligne


*Le traumatisme de type 1 se rapporte à un événement unique, isolé, limité dans le temps (accident, catastrophe naturelle, agression physique, viol, deuil traumatique, etc.).
Le traumatisme de type 2 correspond à une situation qui se répète : l’individu se trouve réexposé à un danger identique ou comparable (violences familiales, guerres, traumatismes secondaires des professionnels de l’aide, etc.).