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Portrait d’hypnothérapeute – 5 questions à… Anna Hamlat

 Anna Hamlat est psychologue, hypnothérapeute en libérale. Elle a une approche d’inspiration cognitive et utilise le rêve en hypnose pour le traitement de la douleur chronique et l’accompagnement psychothérapeutique. Dans cet interview elle aborde plus spécifiquement le travail qu’elle effectue avec les patients souffrant de troubles de l’anxiété et de dépression.

 

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai effectué mes études de psychologie à l’université Paris X Nanterre. Dans ce cadre, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Jean-Michel PETOT actuellement professeur émérite, qui m’a proposé un stage à la consultation d’hypnothérapie de L’Elan Retrouvé (rue de la Rochefoucauld).
Dans le cadre de ce stage, j’ai eu la possibilité de suivre la première semaine d’initiation à l’hypnose et j’ai également été formée à l’échelle de Stanford (échelle qui mesure la capacité à entrer en hypnose) pour pouvoir ensuite la faire passer aux patients. Nous devions en effet effectuer le bilan psychologique des futurs patients, et déterminer si la thérapie par l’hypnose était indiquée.
J’ai eu la chance de côtoyer dans leur travail, Didier Michaux, Oleg Poliakow, François Thioly, Cécile Fix… J’ai alors suivi la formation en hypnothérapie à l’IFH.
A la fin de mes études j’ai trouvé un emploi rapidement dans la réinsertion socio-professionnelle des personnes en situation de handicap psychique. En parallèle, j’ai travaillé au centre de traitement de la douleur chronique de l’hôpital Mignot à Versailles. Frustrée par les contraintes administratives et le cadre de travail, je me suis tournée vers une pratique libérale qui complète aujourd’hui mon travail avec les psychotiques.
Je suis également formatrice au sein de l’IFH, où j’anime les week-ends ” première approche ” et l’enseignement de l’approche expérimentale de l’hypnose.

Quels sont les avantages selon vous de l’hypnose dans le champ de l’anxiété?

Le travail en hypnose dans le champ de l’anxiété est avantageux sur trois points. Il permet :

– un travail au moment de la crise, pour trouver un soulagement immédiat

– un travail en amont sur la situation angoissante, par une mise en situation in imago (en imaginaire), par exemple.

– une autonomisation de la personne face à la situation angoissante, par la pratique de l’auto-hypnose

Tout cela est, bien évidemment, conditionné par l’implication du patient dans le processus thérapeutique.

La dépression n’est pas toujours d’une approche facile. Pourriez-vous synthétiquement nous présenter les bénéfices que vous voyez à l’utilisation de l’hypnose dans ces situations ?

La dépression est pour moi intimement liée à un état de forte anxiété. C’est donc dans cette perspective que j’aborde cette problématique. Ainsi :

– Le patient peut être conscient de cet état dépressif, mais ne pointe pas l’anxiété qui est attachée. L’hypnose peut alors déterminer cette source d’angoisse, et nous pouvons y travailler.

– Le patient n’a pas conscience de son état dépressif, et vient avec une agressivité et une forte anxiété. A nous, par l’hypnose, de l’accompagner vers une prise de conscience et un soulagement.

L’autohypnose est-elle une pratique que vous proposez facilement dans ces indications d’anxiété et de dépression? Qu’en retirent vos patients ?

L’auto-hypnose est en effet une pratique que je propose dans les indications d’anxiété et de dépression, mais également en douleur chronique.

Le bénéfice est double :

– Gestion de la situation de crise, ou de l’arrivée d’une douleur, ou migraine… en dehors du cabinet.

– Autonomisation de la personne face à ces problématiques, élément essentiel dans le travail thérapeutique.

Car pour moi la thérapie c’est aussi un apprentissage. L’hypnose permet non seulement le changement, mais permet également l’autonomisation de la personne, qui ainsi devient son propre thérapeute.

Tout cela est bien évidemment dépendant du patient et de son investissement. Sans lui je ne peux pas l’aider, et sans son implication, l’auto-hypnose n’est pas envisageable. C’est un travail d’équipe, pour son autonomie.

Vous utilisez notamment dans votre pratique le rêve éveillé. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots quels avantages vous voyez à cette approche ?

Tout d’abord, il est important de préciser que ma pratique de l’hypnose s’inscrit dans une thérapie d’orientation cognitiviste (schèmes comportementaux). Ainsi, c’est un des moyens que j’ai à ma disposition pour accompagner le patient vers un changement.
Le rêve éveillé en hypnose présente l’avantage d’utiliser la capacité du patient à développer l’imagination. Je peux ainsi l’accompagner et l’aider à découvrir sa propre métaphore (aliénante ou positive). La communication durant l’hypnose est en accord total, à la fois dans l’état et le rêve, et permet de répondre de manière congruente.
Mais Oleg Poliakow saurait en parler mieux que moi !

 


Le Portrait Chinois de l’Hypnose par Anna Hamlat

Si l’hypnose était une œuvre d’art, quelle serait-elle ?

” Rooms by the sea ” Edward Hopper, 1951

Si l’hypnose était un personnage, quel serait-il ?

Dumbledore, un guide, rassurant, chaleureux, puissant, et juste.

Si l’hypnose était un lieu, quel serait-il ?

Un chalet en haute montagne enneigée, avec le feu de cheminée, chocolat chaud, marshmallow et tout le reste.

Si l’hypnose était un animal, quel serait-il ?

Un saint Bernard, pour nous guider vers le chalet.

Si l’hypnose était un élément de la nature, quel serait-il ?

Une forêt mystérieuse, mais accueillante, avec des clairières, des bosquets…

Si l’hypnose était une musique, quelle serait-elle ?

Björk – Hidden Place

Si l’hypnose était un souhait, quel serait-il ?

D’en faire autant qu’on le désire

 

>> Anna Hamlat anime les week-ends “première approche de l’hypnose”

Première mise en ligne : Février 2013