– Comment se déroule une séance d’hypnose en hypnothérapie
La première consultation ne comporte pas automatiquement un temps d’hypnose. Cette consultation est plus généralement consacrée au recueil de la demande, à son analyse, à l’installation des premiers éléments interrelationnels et à la détermination des grands axes thérapeutiques.
Il peut y avoir des exceptions, par exemple lorsqu’il existe un réel intérêt pour le patient à ce qu’il connaisse sa première expérience hypnotique dès le premier rdv (croyances très importantes sur l’hypnose et à discuter, consultation avec un enfant et en présence des parents, etc.).
Lors des consultations suivantes, sur une heure de séance, 20 à 30 minutes sont le plus souvent consacrées à l’hypnose. Soit en une fois : « session d’hypnose », soit en moments distillés au fil de la discussion que l’on appelle alors « hypnose au fil de l’eau ».
Dans le premier cas, la session d’hypnose se compose d’un temps d’induction, d’un temps de travail thérapeutique en lui-même, et d’un temps pour la réassociation (retour à l’état ordinaire de conscience). Suite à cela, un temps de débriefing, d’approfondissement ou d’élaboration est proposé selon l’orientation thérapeutique choisie.
Concernant la pratique « au fil de l’eau », il s’agit d’une pratique où l’on se donne quelques minutes à un moment du récit pour travailler en hypnose un ressenti, une émotion, une métaphore particulière, avant de poursuivre sur ledit récit. Par exemple, en s’attardant sur un moment d’anxiété, un éprouvé de colère, ou une image forte (« j’ai la tête dans un étau », par exemple).
– Comment se déroule une séance d’hypnose lors des soins médicaux ou infirmiers
Le cadre et l’objectif de ce type de séance sont tangibles, immédiats, connus. Il existe lorsque possible une mise en relation entre le praticien et le patient à visée de collaboration autour du soin (afin que ce dernier se passe du mieux possible). Cela peut prendre la forme du recueil des goûts du patient, de ce qu’il souhaite faire (vivre un temps de vacances, se détendre totalement…) et d’une évaluation simple de la façon dont il se dissocie spontanément (vous concentrez-vous facilement, êtes-vous facilement en contemplation devant le mouvement des vagues, un paysage de montagne ou autre, est-ce qu’à l’école on dit de toi que tu es facilement dans la lune ?). Ce temps est qualitativement important mais ne prend généralement que quelques minutes.
Puis vient l’accompagnement en hypnose en tant que tel. Le temps d’induction précède de quelques minutes l’acte ou la mobilisation (sauf en situation d’urgences, où l’on intervient immédiatement et de façon directive pour capter rapidement l’attention du patient), le temps d’accompagnement couvre le temps du soin, et le retour se fait quelques minutes après la fin de ce dernier, suivi d’un bref débriefing.
– Comment se déroule une séance d’hypnose lors d’interventions chirurgicales
La consultation de pré-anesthésie est le plus souvent le moment où la proposition d’hypnose est faite, avec une explication de ses bénéfices. Il est rarement proposé une expérience d’hypnose à ce moment car de toute façon le ressenti va être très différent une fois au bloc opératoire. Deux situations sont possibles : soit le patient ne sera pas accompagné durant l’opération mais va bénéficier d’une à 3 séances de préparation afin de s’endormir le plus tranquillement possible et se réveiller confortablement, avec moins de douleurs que si l’induction anesthésique avait été réalisée sans hypnose.
Soit (et c’est le plus fréquent), le patient va être accompagné au bloc opératoire et durant tout le temps de l’intervention. Dans ce cas, il est accueilli en salle, installé comme n’importe quel patient, et pendant la préparation de la salle et la pose des instruments nécessaires au suivi peropératoire (moniteurs, etc.) l’induction hypnotique commence. Un signal est convenu si le patient ressentait un inconfort (froncement du front, serrement de main…) afin que le praticien sache que quelques minutes d’approfondissement de la transe hypnotique sont nécessaires. Le patient est ainsi accompagné durant le temps de l’intervention (lieu confortable, ressentis sécurisants, visualisations apaisantes et sûres…). Le moment du retour à l’état ordinaire de conscience se fait dès que le geste chirurgical est complètement achevé.
Auteur : Antoine Bioy, Docteur en psychologie