par Oleg POLIAKOW, psychologue
Le « RÊVE-éveillé-en-hypnose », en tant qu’expérience vécue, est une conduite originale et paradoxale adoptée par un sujet qui, en état d’hypnose, est invité à se conduire de façon à se laisser conduire autant par la dérive des images (production onirique) que par la présence, et les interventions du thérapeute. L’expression « se laisser conduire » est préférée ici à celles de « s’abandonner », ou « se laisser aller », pour la raison que la dérive onirique s’ordonne toujours selon un sens à découvrir que le patient pressent (ce sens n’est donc pas inconscient) et auquel, aidé par la qualité de la présence et des interventions du thérapeute, il espère accéder.
Le patient est donc invité – injonction paradoxale ! – à être activement passif. Or une telle attitude ne peut être adoptée et vécue sans contrainte que là où il n’y a pas de sujet logique pour se heurter au paradoxe. Et l’hypnose est précisément ce lieu-là.
Le « RÊVE-éveillé-en-hypnose », quant à lui, – relation de la dérive onirique du patient consignée par les soins du thérapeute – se présente souvent comme un texte d’une étonnante efflorescence imaginative. Sans jamais perdre le contact avec le réel, et la présence du thérapeute, le patient se laisse conduire par un flot d’images qui toujours s’organisent en scénarii aussi imprévus que parfois fantastiques.
Le « rêve-éveillé-en-hypnose » trouve sa place dans la mouvance, d’une part des thérapies dites « existentielles », inspirées par les écrits des phénoménologues (Husserl, Merleau-Ponty, Lévinas…)et d’autre part des thérapies cognitivistes (essentiellement Beck).