A propos d’Adrien MENARD,
Superviseur Hypnoanalgésie – Hypnose médicale
Psychologue clinicien et psychothérapeute
Quelques mots sur votre parcours professionnel.
Une fois diplômé, et après un passage en cancérologie à l’Institut Curie, j’ai exercé dans un institut pour adolescents déficients mentaux. J’ai travaillé avec eux sur plusieurs niveaux de différence (psychique, culturelle, …). En parallèle, j’ai démarré une pratique libérale où j’ai pu proposer aux patients de tous âges des techniques issues des thérapies cognitives-comportementales et de l’hypnose. Et puis, je suis tombé dans le bain de la formation… Depuis, je me balade sur le territoire français pour initier les collègues soignants aux vertus de l’hypnose. Durant toute ma scolarité, j’avais en marge de mes bulletins « attention au bavardage ». Aujourd’hui, je suis pleinement épanoui car dans mon métier, je parle énormément !
L’hypnose et vous : racontez-nous votre première rencontre.
Monique Stéphant, hypnothérapeute et prof à la fac de psycho : un cours sur l’hypnose dans les soins aux grands brûlés. Un sujet difficile et passionnant. J’ai rangé ça dans un coin de ma tête et n’y suis revenu que plus tard. La graine était plantée, elle a germé doucement mais sûrement.
Il était une fois l’Institut Français d’Hypnose et vous ; parlez-nous de vos rencontres, de votre histoire avec l’IFH ?
J’avais entendu parler de l’IFH par des amis de fac (dont Julie, notre actuelle directrice pédagogique) qui terminaient alors leur formation là-bas. J’ai décidé d’aller voir ce qui s’y passait. J’ai commencé à me former en hypnothérapie, puis en hypnoanalgésie. J’ai également travaillé au secrétariat et à l’accueil des
stagiaires. Cela m’a permis de voir l’envers du décor et le travail énorme que fournit au quotidien l’équipe administrative.
Les groupes de formation sur deux ans en hypnoanalgésie disposent d’un même superviseur qui les accompagne du 1 er module de la première année au dernier jour de bilan de seconde année. Comment envisagez-vous votre rôle de superviseur ?
Je me sens privilégié de pouvoir accompagner les stagiaires sur cette durée. C’est très rare, en tant que formateur, d’avoir cette possibilité. Je les aide à explorer leurs ressources, à prendre confiance en eux si besoin, à tenter encore et encore. Par ailleurs, l’IFH a énormément grandi depuis que j’y ai fait mes premiers pas. Nous sommes davantage d’intervenants, il y a plus de programmes de formation, de séminaires, etc. Dans ce contexte, je me perçois comme un facilitateur : j’accompagne les stagiaires et relaie leurs commentaires pour constamment faire évoluer et améliorer les programmes.
Votre rôle de superviseur et formateur en hypnose thérapeutique au sein de l’équipe de l’Institut Français d’Hypnose est-il complémentaire à celui de thérapeute ?
Superviser et accompagner les apprentissages en hypnose d’une part, et le travail psychothérapeutique d’autre part, sont intimement liés et participent d’un même mouvement. C’est construire ensemble un édifice que chacun va affiner selon sa personnalité, son histoire, ses valeurs. Y participent également les collègues formateurs et/ou les proches. C’est un travail d’équipe. Et puis, c’est toujours émouvant de mesurer le chemin parcouru, que ce soit lors des bilans de fin de formation, ou lors des bilans de thérapie.
Après toutes ces années, je suis encore bluffé par les ressources propres à tout un chacun.
Portrait chinois de l’hypnose…
Si l’hypnose était un phénomène naturel ?
La respiration. Toujours présente, souvent discrète.
Si l’hypnose était une œuvre d’art ?
Le « monochrome bleu » de Yves Klein.
Si l’hypnose était un son ?
Le chant des oiseaux dans la forêt au petit matin.
Si l’hypnose était un animal ?
Un chat. Souple, agile, explorateur. Sous des aspects gentiment relaxés, se cache une véritable boule d’énergie.
Si l’hypnose était une sensation ?
Un étirement de yoga où on se dit que non on ne va jamais y arriver, et finalement tiens si !
Si l’hypnose était une citation ?
Nous sommes continuellement exposés à de magnifiques aubaines déguisées en problèmes insolubles (John W. Gardner).